
Dans notre troisième partie (précédente) de cette fiche de lecture menée sur le présent ouvrage "Musulmans au quotidien : Une enquête européenne sur les controverses autour de l’islam", nous avions présenté une analyse centrée sur les différents sujets abordés dans l'ouvrage (Islam et musulman dans l'espace public européen). Dans cette partie, nous allons continuer notre analyse sur d'autres sujets abordés dans l'ouvrage.
Analyse et critique des différents sujets abordés (suite)
Art sacré et violence
L’auteur commence ce sujet par la définition de la notion du sacré dans l’Islam.
En Europe, les citoyens renoncent au sacré alors que leurs concitoyens musulmans renforcent leur lien avec le sacré ce qui crée des désaccords entre eux. Le blasphème d’un côté est la liberté d’expression de l’autre, avec aucun terrain d’entente, et de l'autre côté l’incompatibilité entre la modernité séculière et l’interdiction d’image en Islam envahie le discours.
L’enquête menée sur la controverse suite à l’exposition dans une vitrine d’une salle de prière fictive à Bruxelles, qui a causée de vives polémiques a démontré qu’au sein de l’espace expérimental, il peut y avoir des interprétations multiples allant même à des réflexions et interactions inverses de celles produites contre cette installation par les acteurs de la société réelle.
Les avis des participants montrent également qu’au sein des musulmans il peut y avoir des divergences.
L'auteur constate que cette expérience présente l’intérêt de prendre le recul face aux interprétations des produits artistiques sauf que dans la vie réelle les personnes réagissent en fonction de leur ressenti face aux représentations artistiques imposées dans leur vie publique.
Est-ce les musulmans qui doivent s’accoutumer aux représentations caricaturales ou leurs concitoyens qui doivent s’efforcer à respecter le sacré aux yeux des musulmans et éviter toutes les attaques insultantes et blasphématoires. Les limites de la liberté d’expression permettent-elle de mettre fin au confortement de deux codes éthiques différents, l'auteur s'intérroge.
Le voile des femmes, minorités actives
L’auteur a introduit ce sujet par les différentes considérations du voile, non obligatoire, coutume de la foi féminine, signe d’enfermement mais qui est devenu un signe de visibilité publique de l’Islam, selon son point de vue prsénté sur cette question ...
L’auteur ensuite rappel les évènements qui ont mené à cette controverse en France, puis présente le parcours de certaines femmes voilées, leur réussite, leur échec ou leur changement d’orientation ainsi que les pressions auxquelles elles sont soumises.
Cette étude montre que suite à des présentations de l’art visuel le voile musulman cesse d’être considéré comme un signe dérangeant et ostentatoire.
Un objet d’art face à une personne, l’acceptation de l’un ne signifie pas obligatoirement l’acceptation de l’autre. L’interaction avec l’objet est silencieuse et ne pourra pas être la même avec une personne normale.
Les femmes voilées doivent-elles restées muettes et se transformées en art visuel pour être acceptées ? Une autre problématique posée par l'auteur.
Que faire de la charia ?
L’auteur définit la notion de la charia avant de présenter les controverses autour ce terme.
L’enquête menée montre qu’il y a plusieurs interprétations de vivre sa foi par les musulmans, avec des positions divergentes par rapport à la charia, certains la rejettent d’autre trouvent que c’est une nécessité et qu’ils ne peuvent pas vivre sans ses prescriptions.
Alors comment faire société dans ce cas, le vivre ensemble est-il possible avec uniquement certains d’entre eux ?
Pour répondre à cette question, l’auteur présente la perspective pour une nouvelle conscience musulmane de citoyenneté européenne, et pose une autre question sur la réinterprétation de certains points dans le contexte européen : arrivera-t-elle à unir les musulmans européens et permettra par conséquence un vivre ensemble ?
A suivre ...
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