Comment lire le Coran aujourd’hui ?
Dans cette partie de l'ouvrage "Lectures du Coran", après avoir présenté sa démarche scientifique, Mohammed Arkoun essaye de réponde à cette question à travers un examen critique des sciences coraniques. Pour lui, une seule lecture n'est pas suffisante pour pouvoir déconstruire le discours traditionnel et comprendre le Coran sans filtres exégétiques.
Il trouve que le témoignage islamique dans certains débats est absent, il invite le lecteur à déchiffrer le Coran afin de dégager le sens sacré du texte coranique en le soumettant à un examen critique et de définir les critères sur lesquels l’intelligence contemporaine peut s’appuyer pour rejeter ou maintenir les conceptions étudiées.
Les trois moments de lecture et la structure mythique :
Arkoun pense que la lecture doive comporter un moment linguistique, un moment anthropologique et un autre historique où le premier moment permettra de découvrir un ordre profond sous un désordre apparent, le deuxième moment consistera de reconnaitre dans le Coran le langage de structure mythique (بُنية قصصية) et que le dernier moment permettra de définir les portées et les limites des exégèses.
L’auteur définit le langage de structure mythique pour lever les confusions qui peuvent être faites à ce niveau. Pour lui, il n’y a pas de langage religieux sans langage mythique, et la définition du mythe qu’il reprend de l’anthropologue belge Claude LEVI-STRAUSS, représente un palais idéologique construit à partir des gravats d’un discours social ancien. A partir de cette définition, Arkoun va mener sa pratique anthropologie et qu’on la retrouvera après présente à la lecture de la sourate 18 "Al-Kahf" (arabe : سورة الكهف, français : La caverne).
Il explique comment mener une réflexion sérieuse sur la signification du fait religieux en s’appuyant sur une perspective phénoménologique et épistémologique pour se débarrasser des présupposés et ouvrir une voie neuve à une relecture des textes sacrés face à l’exégèse traditionnelle où il démontre sa portée et ses limites en signalant les points de rupture dans les trois principaux courant (logique, linguistique et prophétique).